Bibliothérapie de l’été : Les Fils du pêcheur, Grégory Nicolas
Lire pour s’inspirer, écrire pour respirer. Tel pourrait être le mantra d’Anne-Charlotte Sangam, autrice et éditrice. Convaincue des vertus de la bibliothérapie, elle vous donne rendez-vous chaque mois pour partager avec vous ses lectures.
À l’heure où certains sont déjà partis en vacances pendant que d’autres croulent encore sous le poids de leur to-do list à rallonge en visualisant des horizons plus doux, je me plais à rêver de mes prochaines lectures de vacances. Surtout, je me demande quel livre vous conseiller, quel livre vous pourriez glisser dans votre valise. Un titre s’impose. Je l’éloigne, essaie d’en convoquer un autre. Je me dis que je ne suis pas objective. Le roman revient au grand galop.
Alors tant pis pour l’objectivité. Je décide de vous emmener en Bretagne, cette terre où je suis née. Je décide de vous emmener rencontrer les fils du pêcheur.
Le pêcheur, c’est Jean. Ses fils, ce sont Julien, Clément et Pierre. Le bateau qui les unit ? C’est Ar c’hwil, un coquiller bleu et blanc. C’est d’ailleurs le roman d’Ar c’hwil que Grégory Nicolas, l’auteur, vous fait découvrir. Ou plutôt le roman d’une vie, celle d’un homme, Jean, avec ses bonheurs, ses abysses et ses secrets. Ses joies, ses rires et ses larmes.
Ce roman, c’est aussi l’histoire de retrouvailles entre frère, de l’amour qui les unit, de leurs souvenirs et de ceux qu’ils sont en train de créer. C’est aussi l’histoire de la Bretagne que l’on lit à travers les lignes, et l’on comprend mieux après avoir refermé ces pages ce que le remembrement a fait au paysage et au vent, ce que le naufrage de l’Amoco Cadiz a pu dévaster, ce que l’incendie du Parlement de Bretagne représente.
Célébrant la force du quotidien et la beauté de la simplicité, Grégory Nicolas nous offre un roman lumineux et subtil qui nous donne envie, déjà, de lire le prochain. Si je vous dis que je ne suis pas objective, c’est que j’ai été l’éditrice de ce roman et que j’en connais les strates et les sous strates, les élans et les silences.
Je ne sais pas où vous partirez cet été, mais ce que je sais c’est que vous sentirez la mer, le vent et les effluves de l’Armor. Et que vous aurez peut-être envie de croiser un coquiller bleu et blanc.