Bienvenue en PSYPEAULOGIE (Part II)
Vous savez déjà les liens étroits qu’entretient votre peau avec votre cerveau (part 1), voici maintenant le moment de découvrir votre microbiote cutané, aussi unique et personnel que vos empreintes digitales, un véritable écosysteme personnel.
Mais d’abord de quoi parle-t’on ?
Le microbiote cutané est composé d’un ensemble de micro-organismes vivants (bactéries, champignons, virus et parasites), qui assure plusieurs fonctions : rôle de défense, de barrière cutanée et de régulateur du système immunitaire. C’est également lui qui donne à votre peau son odeur particulière, unique .
L’histoire commence avec vous, aux premières heures de votre naissance. Le bébé, puisque c’est de vous qu’il s’agit, va « ensemencer » sa peau avec la flore vaginale de sa mère, lors d’un accouchement par voie basse, ou au contact de la flore du ventre en cas de césarienne. Celle-ci va ensuite coloniser la peau pour continuer d’évoluer jusqu’à notre mort.
La peau d’un adulte héberge en moyenne 1000 milliards de bactéries, et 1000 espèces de champignons et virus. Ce microbiote vit sur la surface et dans les couches superficielles de l’épiderme pour réaliser ainsi un écosystème complexe.
Les zones corporelles les plus riches en bactéries sont : les mains, le cuir chevelu, les aisselles, le front, les bras et les jambes, le dos. Résident ou transitaire, le microbiote de la peau varie de manière quantitative et qualitative d’une personne à l’autre selon l’âge, le sexe, la localisation, le système immunitaire et certains facteurs physico-chimiques tels que l’humidité, le pH, la température.
Le microbiote du cuir chevelu n’est pas le même que celui du visage, des aisselles, des mains, du buste ou du sexe, il varie également entre la naissance, la puberté, et la vieillesse en fonction de l’activité des glandes sudorales et sébacées, enfin celui d’un homme est différent de celui d’une femme de même âge et pour la même partie du corps.
La recette de l’équilibre
La composition du microbiote cutané résulte d’un équilibre entre les conditions locales et les propriétés métaboliques de ses micro-organismes. Il résulte également de la combinaison de deux flores : La flore cutanée résidente et la flore cutanée transitaire… ce qui prouve en passant que le «vivre ensemble » est un sujet transversal 😉
La flore résidente est constituée de germes qui colonisent l’organisme sans provoquer de maladie. La composition et la répartition de cette flore est relativement stable. Elle est capable de s’auto-restaurer spontanément après une perturbation. Elle joue notamment un rôle important dans la résistance à la colonisation par d’autres micro-organismes potentiellement pathogènes.
La flore transitaire est composée de champignons, virus et bactéries pour la plupart inoffensifs qui se nourrissent de matières organiques en décomposition provenant de l’environnement. Cette flore peut aussi être constituée de bactéries pathogènes opportunistes pouvant entraîner une maladie si les défenses de l’hôte viennent à défaillir. Cette flore ne s’établit pas de façon permanente à la surface de la peau, elle varie au cours de la journée et dépend des activités réalisées et des variations des conditions environnantes. Elle peut néanmoins persister des heures voire des jours.
Si le système immunitaire peut influencer le microbiote cutané, celui-ci contribue largement aux moyens défensifs de l’organisme. En effet, il est de plus en plus clair que le microbiote cutané joue un rôle essentiel dans le développement et le fonctionnement du système immunitaire de la peau. Le microbiote cutané et sa diversité participent au contrôle de l’équilibre caractérisant une peau « saine ». Son déséquilibre peut être associé à des maladies dermatologiques de type allergique et infectieuses.
Microbiote cutané et cosmétique
Outre l’âge, le sexe, la constitution génétique et la réactivité immunitaire, les facteurs extérieurs comme le climat (température, humidité ambiante, UV), les médicaments, une hospitalisation, le type de vêtements portés, l’utilisation de cosmétiques et produits d’hygiène, la fréquence de lavage, et bien d’autres facteurs peuvent avoir un impact important sur la composition du microbiote. Après la toilette le pH de la peau n’est plus acide mais alcalin.
Pour les bactéries transitaires c’est le moment idéal pour essayer de gagner du terrain, mais elles n’y parviennent que si les bactéries résidentes mettent trop de temps à recoloniser les espaces vacants. C’est un cercle vertueux : en se développant, ces bactéries recréent cet environnement acide qui leur permet de s’épanouir. Si la peau est repeuplée assez vite, les organismes étrangers ont du mal à la coloniser. Pour rester en bonne santé, nous devons avoir sur notre peau la bonne proportion de bactéries permanentes. La composition de cette flore bactérienne varie d’une personne à l’autre et dépend beaucoup des habitudes et du mode de vie.
Une belle peau c’est un écosystème cutané équilibré
Pourquoi est-ce important de préserver un écosystème cutané en bonne santé et de le restaurer si ce n’est pas le cas ?
- parce qu’un écosystème déséquilibré signifie des bactéries pathogènes en surnombre et donc l’apparition de désordres cutanés : acné, psoriasis, eczéma, etc.
- parce qu’un écosystème déséquilibré va généralement de pair avec la désorganisation de la couche cornée : les petites “tuiles” constituées par vos cellules mortes qui assurent la première ligne de protection de votre peau , se soulèvent et laissent passer l’eau d’où une déshydratation accrue , un mauvais fonctionnement des cellules et donc un vieillissement accéléré. C’est aussi une voie facilitée pour les microbes.
- En résumé, un écosystème déséquilibré génère des problèmes de peau qui ont souvent un impact psychique qui induit des difficultés relationnelles… qui elles-mêmes renforcent l’impact psychique. Double punition donc !
Maintenant regardez-vous dans le miroir et observez votre peau et ce qu’elle raconte de vous. Ecoutez-la, comprenez-la, accompagnez-la.
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