Voyage en bibliothérapie (part 3) : Christian Bobin, Un bruit de balançoire
Lire pour s’inspirer, écrire pour respirer. Tel pourrait être le mantra d’Anne-Charlotte Sangam, autrice et éditrice. Convaincue des vertus de la bibliothérapie, elle vous donne rendez-vous chaque mois pour partager avec vous ses lectures.
Quel livre proposer ? Quel livre partager avec vous ? Quelle lecture vous ferait du bien en ce mois d’avril ? Devant les rayonnages de ma bibliothèque et les couleurs des couvertures, j’hésite. Pourtant, en ce début de printemps, un livre m’appelle. Il s’agit d’un livre qui nourrit. C’est Un bruit de balançoire, de Christian Bobin.
Connaissez-vous cet auteur ? Non ? Quelle chance ! Quel plaisir vous allez avoir à découvrir ce livre, et tous les autres : Le Très-Bas, Une petite robe de fête, La Plus que vive… !
S’abreuver de poésie
Si je le vois comme un livre pour se nourrir, c’est qu’il me semble qu’il permet de s’abreuver de beauté, de poésie, du souffle des mots. Composé uniquement de lettres voguant vers différents destinataires, il nous redonne aussi envie d’écrire des lettres. À la main. Et de les poster. De les envoyer. Qu’elles soient lues, reçues par d’autres. Qu’elles soient tenues entre les mains.
« J’aurais beaucoup de choses à faire mais je ne vois rien de plus urgent que de vous écrire. »
Comme on se délecterait d’un bon vin
La vie émane de ce livre, irrigué de sève. De souffle. Je l’ai aussi choisi pour l’infini plaisir de savourer chaque mot, de le laisser venir en bouche, comme on se délecterait d’un bon vin. Pour le bonheur des images, de s’arrêter sur une phrase, de la lire et la relire encore. « La vie est une furieuse aux yeux verts de prairie. » Comment ne pas succomber à ces mots ?
Si vous le pouvez, je vous conseille de vous mettre en quête de la version originale, publiée aux éditions de L’Iconoclaste. Sur les pages de garde, la lettre manuscrite de Christian Bobin à son éditrice est reproduite. On y découvre son intention : « Je rêve d’une écriture qui ne ferait pas plus de bruit qu’un rayon de soleil heurtant un verre d’eau fraîche ».
Pour ma part, je rêve que vous plongiez dans les mots et la poésie de Christian Bobin. Je vous souhaite une très belle lecture.
Un bruit de balançoire, éditions de L’Iconoclaste (ou en version poche chez Folio/Gallimard).