
Faut-il utiliser une crème solaire tout au long de l’année ?
C’est une question qui se pose sur beaucoup de lèvres. Faut-il sortir la crème solaire uniquement en été, ou l’utiliser tout au long de l’année ? Ce petit tube, autrefois réservé aux journées sur le sable chaud de notre enfance, a désormais trouvé sa place en ville et à toutes les saisons. Si quelques initiés étaient déjà convaincus de son utilité quotidienne, la tendance s’est largement démocratisée, grâce aux médias et aux réseaux sociaux qui ont massivement relayé les effets néfastes des rayons UV. Ces derniers sont en partie responsables du vieillissement prématuré de la peau, mais surtout, de certaines maladies cutanées.


La protection solaire séduit alors aussi bien les moins de 20 ans que les plus de 40. Résultat : ces textures autrefois associées aux vacances font aujourd’hui partie intégrante de la routine beauté quotidienne, été comme hiver. Mais une question demeure : est-il vraiment nécessaire d’emporter une crème solaire avec soi tout au long de l’année ?
Alors, c’est un oui ou un non ?
D’un côté, il y a les alertes devenues claires lancées par les dermatologues et autres spécialistes de la peau sur le rayonnement ultraviolet qui agit en permanence. Les rayons UVB sont responsables des coups de soleil, tandis que les UVA sont plus intenses en été et pendant les heures centrales de la journée, entre 12h et 16h, et sont présents toute l’année, même par temps nuageux et à l’ombre. Ce sont également ceux à l’origine du vieillissement cutané, des taches, de la dégradation de la production de collagène et de l’augmentation des risques de cancer cutané.
De l’autre, pour notre fondatrice Isabelle Carron, la réponse est claire : « Je m’oppose à l’idée de couvrir ma peau d’une protection solaire toute l’année, car cela voudrait dire que l’on ne permet pas à la vitamine D de pénétrer dans la peau lorsqu’elle en a besoin. Le soleil est essentiel pour notre épiderme. J’applique donc une crème solaire l’été, mais laisse ma peau savourer ses rayons dès qu’elle le peut, à des heures évidemment raisonnables. En revanche, je ne m’expose jamais sous un soleil ardent. »

Pour rappel, l’exposition au soleil reste essentielle pour la santé des os, pour le système immunitaire et pour la prévention de certaines maladies chroniques. Mais elle aide également à traiter le psoriasis, l’eczéma et parfois l’acné. Et le plus important : elle régule l’humeur en favorisant la production de sérotonine, l’hormone liée au bien-être. Certains experts s’accordent également à dire que les expositions brèves et non protégées, de quelques minutes sur les avant-bras ou le visage, sont suffisantes pour que le corps fabrique la vitamine D en quantité suffisante.
Une visée marketing ?
Il faut croire que les marques sont de plus en plus nombreuses à surfer sur la peur du vieillissement et des dommages cutanés pour pousser à la consommation de crèmes SPF toute l’année. Mais si les dangers des UV sont réels, notamment en haute altitude ou en cas d’exposition prolongée, un usage systématique, quel que soit le contexte, sert donc à créer une sorte de nouveau besoin permanent… Derrière les discours de prévention se cache certainement une stratégie commerciale bien rodée, où la santé de la peau devient un argument de vente. Les lancements de produits SPF se sont donc multipliés : crèmes hydratantes, fonds de teint, sérums… Tous ont intégré une protection solaire, même pour des expositions minimes.
Certaines marques n’hésitent d’ailleurs pas à brandir les meilleurs arguments pour convaincre les consommateurs qu’ils mettent leur peau en danger dès qu’ils ouvrent un volet. Ce discours de prévention s’est transformé en injonction, souvent relayée par des influenceurs rémunérés et des campagnes très visuelles qui entretiennent l’angoisse du moindre rayon UV. Résultat : la frontière entre réel problème dermatologique et opportunisme marketing devient de plus en plus floue.


Pourquoi utiliser une protection solaire ?
Comme déjà indiqué, une protection solaire reste toutefois nécessaire lors d’une exposition prolongée ou lors de fortes chaleurs. Les peaux claires, naturellement plus sensibles au soleil, ne sont pas les seules concernées. Les peaux mates et foncées, moins sujettes aux coups de soleil, peuvent tout autant développer des taches pigmentaires ou des lésions dues aux UVA. D’ailleurs, les cancers cutanés détectés sur les peaux foncées le sont souvent à un stade plus avancé, en raison d’une vigilance moins attentive… En été, si vous avez l’habitude de sortir votre visage à l’air libre, appliquer une crème avec un SPF 30 ou 50 le matin suffit également à réduire les dégâts. Ce geste permet de ralentir l’apparition des rides, mais évidemment de maintenir la qualité du tissu cutané.
Alors, si la crème solaire est bel et bien efficace pour protéger la peau et prévenir le vieillissement de la peau, il reste essentiel de prendre du recul face à ces promesses marketing parfois excessives…