Méditation bouddhiste : origines, pratique et conseils
Plusieurs formes de méditation connaissent aujourd’hui une popularité croissante dans une époque moderne où les choses vont de plus en plus vite et les sources de stress se multiplient. La méditation bouddhiste est à l’origine de nombreuses techniques de méditation contemporaines et laïques. Si elle repose sur un but différent de la pratique actuelle, les bienfaits de la méditation, bouddhique ou de pleine conscience, sont similaires. Elle permet de se recentrer sur soi pour gagner en calme, en efficacité ou en concentration. Découvrez les origines et la pratique de la méditation bouddhiste en détail.
Les origines de la méditation bouddhiste
Qu’est-ce que le bouddhisme ?
Le bouddhisme est une religion et une philosophie dont les origines se situent en Inde aux alentours d’une période estimée entre les 6e et 5e siècles av. J.-C. Il se diffuse après l’éveil (bodhi) de Siddhartha Gautama à Bodhgaya dans le Bihar. Considéré comme le Bouddha historique, le bouddhisme naît de la propagation de son enseignement.
La philosophie bouddhiste apporte des réponses sur le problème que pose l’existence de l’être humain, le diagnostic face à ce problème et la solution pour le supprimer. C’est ce qu’on appelle les 4 nobles vérités, qu’il est essentiel de connaître pour un bouddhiste.
- La vérité de la souffrance est que toute vie implique souffrance et insatisfaction (dukkha). Chez les bouddhistes, le bonheur se définit d’ailleurs comme l’absence de souffrance.
- La vérité de l’origine de la souffrance est qu’elle repose dans le désir et l’attachement.
- La vérité de la cessation de la souffrance est qu’elle est possible.
- La vérité du chemin est qu’il peut être suivi grâce au noble chemin octuple.
Les 8 membres du noble sentier octuple sont :
- la compréhension juste,
- la pensée juste,
- la parole juste,
- l’action juste,
- le mode de vie juste,
- l’effort juste,
- l’attention juste,
- la concentration juste.
Ils représentent la voie à suivre pour faire cesser la souffrance et arriver à la délivrance totale (appelée nirvāṇa). L’atteinte du nirvāṇa selon les écoles est ce qui constitue l’éveil (pour d’autres, ce n’est qu’une première étape).
Le bouddha (l’éveillé) désigne une personne ayant réussi à atteindre l’éveil. On peut ainsi définir le bouddhisme comme une voie individuelle dont le but est l’éveil par la suppression des causes de la souffrance de l’être humain (le désir, l’égo, l’illusion).
Pourquoi les bouddhistes pratiquent-ils la méditation ?
Dès sa création, cette religion est le fruit d’une longue histoire, ponctuée de rencontres, de mélanges et d’affrontements, parfois, avec d’autres cultures. Cela implique qu’il existe de nombreux courants de la pratique bouddhique. On peut citer notamment deux écoles, le Theravāda ou le Mahāyāna. La méditation est néanmoins centrale dans cette philosophie religieuse, peu importe sa variation.
La méditation bouddhiste a avant tout pour but d’atteindre l’éveil. Même si elle peut sembler seulement être, d’un regard extérieur, une posture qui apporte paix et calme, elle est avant tout un moyen de prendre le chemin emprunté par Siddhartha Gautama pour devenir Bouddha. Il a en effet atteint l’éveil tout en méditant sous un arbre. Il existe toutefois plusieurs formes de méditation. Certaines des techniques méditatives de Bouddha se partageaient avec d’autres traditions de son époque, comme le yoga dont Siddhartha suivait les enseignements en Inde.
Dans la tradition bouddhique, la méditation correspond à une pratique rigoureuse et définie, impliquant une posture physique (comme la position du lotus) et mentale. Accompagnée de la vertu et de la sagesse, c’est un des 3 moyens d’atteindre l’éveil. Il y a une distinction importante dans la méditation bouddhiste entre les temps de méditation, qui sont formels, et l’application au quotidien, du noble chemin octuple. Selon le bouddhisme, méditer permet d’entraîner l’esprit à la renaissance, à la libération du cycle des réincarnations (samsara) et à terme à l’éveil, comme celui du Bouddha.
La pratique de méditation bouddhiste
Les différentes techniques
Selon les écoles, la manière de mener sa méditation bouddhique, auprès d’un maître ou seul, varie. La focalisation se fera sur des aspects différents. Ainsi, dans le bouddhisme Theravāda, on trouve le développement de la tranquillité pour atteindre un profond niveau de concentration, mais aussi la bienveillance, la compassion et le détachement. La méditation peut permettre de nourrir un sentiment d’amour détaché envers chaque être, une forme d’amour bienveillant.
La méditation vipassana est une technique bouddhiste plus connue. On peut la tester d’ailleurs en groupes de méditation dans un centre spécialisé en France. C’est une pratique formelle d’introspection, basée sur la contemplation, notamment celle de l’impermanence, en utilisant uniquement l’attention portée sur sa respiration.
Dans le bouddhisme Mahāyāna, l’accent sera plutôt mis sur la vacuité ou l’atteinte d’un éveil allant au-delà du nirvana. C’est d’une école japonaise du Mahāyāna que proviennent d’ailleurs les techniques de méditation zen. Venant de la tradition zazen, elle a pour but d’éprouver la vraie nature de la réalité.
Enfin, la méditation du bouddhisme tibétain, connu en France à travers la figure du Dalaï-Lama, s’attache à se libérer de l’égo qui empêche de développer la véritable compassion, au centre de la pratique.
La posture
Toujours en fonction des écoles et traditions bouddhiques concernées, la posture et son importance peuvent varier. Ainsi, dans la méditation zen, la posture assise doit impérativement être respectée. D’autres écoles laissent plus de choix aux méditants. L’essentiel est alors seulement que la posture retenue transmette ses qualités au mental : droite, ferme, éveillée, mais aussi ouverte, douce et confortable. La posture de méditation doit permettre un état attentif, avec énergie et dynamisme, mais sans tensions, dans une attitude de calme et d’accueil.
Pour toutes ces raisons, la posture la plus souvent adoptée est la position du lotus ou celle du demi-lotus. Elles rendent aisé le fait d’avoir le dos bien droit, pour une attention réelle, mais sans trop d’efforts. Si elles se révèlent trop inconfortables, les méditations bouddhistes peuvent se pratiquer avec des coussins (zafu) ou des bancs, voire assis sur une chaise. Dans la méditation vipassanā, les textes évoquent tout autant l’assise que la posture debout, allongée ou la marche méditative.
Méditation bienfaits
De nombreux éléments caractéristiques de la méditation bouddhiste ont donné naissance à la technique de pleine conscience (ou mindfullness), pratique laïque diffusée en Occident, notamment par John Kabat Zin. Ces deux formes ne se basent pas sur le même objectif final (l’éveil), mais ont en commun la capacité à lâcher prise sur les émotions négatives. Elles aident à développer une certaine conscience de soi et des autres, comme point de départ d’autres sentiments altruistes, tels que l’amour bienveillant ou la compassion. Les bienfaits de la méditation de pleine conscience viennent aussi de la qualité d’attention au souffle, au corps et aux pensées qu’elle invite à mettre en place. Ces différents éléments proviennent, à l’origine, de la méditation bouddhiste, dont les effets ont été prouvés scientifiquement et sont encore étudiés aujourd’hui.