Les 5 romans à emporter dans sa valise pour les vacances d’hiver
Certaines histoires résonnent en nous, tandis que d’autres nous dévoilent des mondes inconnus. Lire, c’est s’attacher à des personnages, vibrer avec leurs récits et s’immerger dans l’imaginaire d’un auteur. Voici cinq livres – récents et plus anciens – qui sauront vous captiver et vous tenir en haleine.
Bien-être de Nathan Hill
Lauréat du Grand Prix de littérature américaine 2024, ce livre aux 700 pages explore l’amour dans toute sa complexité : son intensité brûlante, son exaltation enivrante, sa douce dépendance, jusqu’à son essoufflement, son érosion et les mensonges qui s’y glissent.
À 48 ans, l’Américain Nathan Hill retrace la rencontre entre Elizabeth, une étudiante en psychologie, et Jack, un jeune photographe rebelle. Habitants d’immeubles voisins qui se font face au cœur de Chicago, ils s’observent discrètement dans l’obscurité, avant de se croiser pour de bon dans un bar en 1993. Tout les sépare, et pourtant, leur amour naissant semble invincible, capable de surmonter tous les obstacles. Mais vingt ans plus tard, les choses ont changé : le couple, désormais parents d’un fils au caractère colérique, a vieilli et leur désir s’est émoussé. Un banal événement les pousse à questionner leurs choix, leurs certitudes et la véritable nature de leur amour. Les chapitres oscillent entre passé et présent, mêlant brillamment humour, nostalgie et regrets.
De la beauté de Zadie Smith
Publié pour la première fois en 2005, De la Beauté met également en scène un couple vieux de trente ans : Howard et Kiki Besley, parents de trois enfants et vivant dans une ville fictive près de Boston. Lui est un universitaire anglais, blanc et progressiste, alors que son épouse est une infirmière afro-américaine chaleureuse à la peau noire et en surpoids.
En parallèle, évolue la famille Kipps, d’origine britannico-caribéenne : Monty, un professeur d’université conservateur, et son épouse Carlene forment un couple accompagné de leurs deux
enfants, Victoria et Michael. Tandis que les deux femmes tissent des liens d’amitié, les hommes (travaillant dans la même université) se haïssent en raison de leurs divergences politiques.
Entre discordes, trahisons, infidélités, chassés-croisés sentimentaux, mensonges et deuils, l’auteure britannique d’origine jamaïcaine ne se contente pas de dépeindre le quotidien de ces deux familles. Elle explore les profondes thématiques du métissage culturel, des rapports de classe, des questions de genre, de mariage, de fraternité et de la quête éternelle de la beauté sous toutes ses formes.
Intermezzo de Sally Rooney
C’est le quatrième roman de la jeune auteure irlandaise Sally Rooney, publié en septembre 2024. Si l’écriture – joliment traduite de l’anglais au français – est fluide, les répliques se succèdent comme fondues dans la narration. Elle y raconte l’histoire de deux frères, Ivan et Peter, âgés de 22 et 32 ans.
Le premier est un talentueux joueur d’échecs, sensible et solitaire, tandis que le second est un juriste quelque peu tourmenté. Lors de la mort de leur père, ils se réunissent à Dublin auprès de leur famille. Tout les oppose, mais une thématique les lie : celle de l’amour et de ses regrets. Sous une teinte métaphorique, « l’intermezzo » – aux échecs signifiant un « coup intermédiaire » qui contraint les joueurs à réagir – symbolise ici la mort, remettant en cause le cours d’une vie, tandis que le chagrin bouleverse l’amour.
Un animal sauvage de Joël Dicker
Dans son dernier roman – paru en février 2024 – l’écrivain suisse abandonne ses traditionnelles enquêtes criminelles pour se concentrer sur un braquage soigneusement orchestré. Chaque jour jusqu’au « jour J » dévoile un peu plus les protagonistes impliqués. L’intrigue prend racine dans un quartier aisé de Genève, où Sophie Braun – tatouée d’une fauve sur la cuisse – vit avec son mari et leurs enfants dans une maison de verre.
Dans une zone résidentielle moins cossue, surnommée « la verrue », Karine et Greg, un couple, sont invités aux 40 ans de Sophie. Le policier développe alors une obsession pour elle et commence à l’épier discrètement, le matin comme le soir, à quelques pas de la maison vitrée. Un jour, Sophie reçoit un mystérieux cadeau qui bouleverse sa vie tranquille. Des retours dans le passé, bien loin de Genève, dévoileront les secrets enfouis de la jeune femme. Bien que moins ciselé que La Vérité sur l’affaire Harry Quebert (le best-seller de l’auteur), ce roman parvient à maintenir le lecteur en haleine.
L’Enchanteresse de Florence de Salman Rushdie
Plus poétique et ancienne, l’histoire de L’Enchanteresse de Florence (2008) – à travers la plume riche et imagée de Salman Rushdie – tisse un pont entre l’Orient et l’Occident au XVIᵉ siècle. L’histoire s’ouvre à la cour somptueuse de l’empereur moghol Akbar le Grand, à Fatehpur-Sikri, en Inde. Un mystérieux voyageur blond, se faisant appeler Mogor dell’Amore,
arrive avec une histoire incroyable à raconter, affirmant qu’il est lié à la famille de l’empereur. Le voyageur plonge alors dans le récit captivant de Qara Köz, une princesse moghole d’une beauté ensorcelante et aux pouvoirs presque magiques. Qara Köz, effacée des récits officiels, aurait quitté l’Inde pour traverser des territoires jusqu’à la Florence de la Renaissance, où elle aurait charmé les hommes les plus puissants, dont les Médicis. Entre légendes et vérités historiques, le récit mêle intrigues politiques, magie, passion et érotisme, faisant de Qara Köz une figure aussi mystérieuse que mythique.