La Beauté des Objets : M comme Méhari
En 1968, Citroën commercialise la Méhari, un véhicule en plastique ABS, une voiture utilitaire adaptée sur le châssis de la 2CV et qui s’inspire des premières petites voitures tout terrain comme la baby brousse. C’est la grande époque du plastique et l’on s’y engouffre.
Le designer de la Méhari Jean-Louis Barrault en explore les possibilités et crée, entre autres, les bouteilles d’huile Lesieur et les flaconnages Dop pour l’Oréal. L’industriel, Roland de la poype ancien pilote et militaire a investi dans l’innovation des process de fabrication ce qui permettra d’accomplir ce défi.
Avec sa carrosserie monomatière, la Méhari va au bout du concept en enlevant tout le superflu et le traditionnel confort des automobiles. Cette apparente pauvreté devient sa force. À toute épreuve, polyvalent et totalement modulable, le produit est réduit à l’essentiel et son style fonctionnel affirmé est une feuille blanche pour écrire ses propres histoires. C’est le type d’objet qui évoque instantanément les vacances.
Côté design, Jean-Louis Barrault soigne le détail que ce soit pour les renforcements, les nervures structurelles qui rythment le volume, ou le logo simplement embossé qui diffère des signatures chromées habituelles.
C’est un transfert de valeurs qui en fait un objet, symbole de liberté, toujours statutaire si la liberté en est un.
La méhari avec son approche radicale représente un exercice rarement égalé dans les véhicules de série, une audace de notre temps.