Le maquillage dans l’Égypte ancienne : histoire et origines
Depuis des siècles, l’univers des cosmétiques a connu différentes tendances naturelles et artificielles. Le maquillage dans l’Égypte ancienne est l’essence même de la beauté naturelle. Les Égyptiens avaient une vision spirituelle, protectrice et esthétique des produits de beauté. Ils savaient combiner les éléments de la nature pour créer toute une variété de pigments naturels. Découvrez l’histoire et les origines du maquillage dans l’Égypte antique.
Quelle est l’origine du maquillage dans l’Égypte ancienne ?
L’histoire de la beauté égyptienne
L’origine du maquillage remonte à l’Égypte ancienne, soit environ 4 000 ans av. J.-C. Il a tout d’abord été utilisé pour des raisons religieuses lors de rites funéraires pour les embaumements. Il permettait de donner un aspect propre et juvénile pour rejoindre les dieux dans l’au-delà. D’ailleurs, il n’était pas rare de retrouver dans les tombeaux, des paniers en osier composés d’huiles, d’onguents, de peignes, de pinces à épiler, de miroirs, de khôl…
La civilisation égyptienne a été la première de l’histoire à utiliser le maquillage pour embellir le visage et le corps. Les Égyptiens portaient une attention particulière à leur apparence physique et à leur hygiène corporelle. C’était le seul peuple de l’antiquité à se raser intégralement et à se mettre de l’huile parfumée pour protéger leur peau. Ils avaient une très grande connaissance de la chimie cosmétique et fabriquaient eux-mêmes leurs produits.
La fabrication des produits cosmétiques
Les Égyptiens avaient un savoir-faire extraordinaire pour la création de cosmétiques naturels. Les huiles étaient fabriquées à base de graisse végétale (huile d’olive, huile de palme, huile de noix…) ainsi que de graisse animale issue de l’hippopotame ou du crocodile. Pour conserver leurs produits de beauté, ils ajoutaient des résines aux propriétés antioxydantes.
Ils ont également inventé le fard à paupières et le fard à joues qu’ils obtenaient à partir de mixture de plantes, d’huiles et de minéraux. Le maquillage avait une place importante dans la culture égyptienne. Ils utilisaient une variété de pigments pour orner leur visage. Tout comme Cléopâtre, les Égyptiens dessinaient le contour de leurs yeux en noir à l’aide du mesmedet pour souligner le regard. Le mesmedet est une poudre sous forme de minerai de plomb dérivé de la galène qui n’est autre que l’ancêtre du khôl. D’après eux, elle avait un pouvoir rajeunissant et antirides.
L’importance du regard dans l’Égypte ancienne
Dans la civilisation égyptienne, la beauté du regard avait une place prédominante. Les Égyptiens maquillaient leurs yeux comme l’œil du chat, animal sacré de l’Égypte. Il était vénéré par le peuple des pyramides, car il symbolisait la sagesse, la protection et la bonne santé. Les Égyptiens ont vite compris qu’en chassant les rongeurs et les serpents, le chat sécurisait le foyer et les récoltes.
L’importance du regard tire aussi son origine sur la légende d’Horus, le dieu faucon. Elle raconte que lorsque le père d’Horus (Osiris) mourut, c’est Seth frère d’Osiris qui reprit la place du Trône. Seulement, Horus se vengea de la mort de son père et entra en guerre contre son oncle. Il réussit à récupérer le trône, mais au cours du combat perdit un œil qui se brisa en 6 morceaux. Toth, dieu égyptien de la connaissance, répara le légendaire œil d’Horus. Ce dernier devint alors symbole d’intégrité, de victoire contre le bien et le mal et le porte-bonheur des Égyptiens.
Pourquoi les Égyptiens se maquillaient ?
Se protéger de l’environnement
L’Égypte est un pays chaud au climat sec et sablonneux, mais particulièrement humide aux abords du Nil. Les produits cosmétiques protégeaient les Égyptiens du vent, du sable, du soleil, de la chaleur et des moustiques. Le khôl était doté de qualités antibactériennes permettant de lutter contre les maladies oculaires. Il jouait également un rôle de défense pour éviter l’éblouissement du soleil africain sur la rétine de l’œil. Les Égyptiens considéraient le maquillage autour des yeux comme une amulette de protection contre le mauvais œil.
Une croyance spirituelle
La population égyptienne croyait en une vie après la mort. C’est pourquoi il était extrêmement important pour eux de soigner leur apparence pour être acceptés dans l’au-delà. Les cadavres étaient apprêtés et momifiés puis déposés dans un sarcophage pour conserver la dépouille le plus longtemps possible. Le maquillage servait également à des fins sanitaires pour éloigner les mouches et les insectes.
Soigner leur apparence
Toute la civilisation égyptienne se maquillait. Une peau lisse, claire et sans défauts, était un gage de bonne santé. Que ce soit les femmes, les hommes ou les enfants, le maquillage était un mode de vie pour le peuple Égyptien. Il était utilisé dans un but esthétique pour camoufler les blessures et les imperfections.
Les Égyptiennes portaient souvent des fards dans les tons dorés, turquoises ou verts en rappel à la couleur d’Osiris. Les fards à paupières étaient à base de cuivre issu de pierres minérales comme la malachite. Les femmes utilisaient de l’ocre rouge ou de la pierre d’hématite broyée pour colorer leurs pommettes et leurs lèvres.
Le peuple égyptien aimait soigner son apparence avec des accessoires et des bijoux. Il se faisait sculpter des perruques dans de la cire d’abeille pour se protéger des poux et de la chaleur. Il se teintait les ongles avec du henné et se parfumait dans le but de chasser les mauvais esprits. Le Kyphi était le parfum le plus célèbre d’Égypte. Il contenait 27 ingrédients naturels à base de cannelle, de miel, de lotus, de lin, de myrrhe, de bois de santal, etc.
Le maquillage à travers l’histoire
La mode du maquillage égyptien ne traverse pas la méditerranée. En Grèce, la vision de la beauté est plutôt médicinale. Le maquillage à outrance est réservé aux courtisanes et aux femmes de petites vertus. Dans la mythologie grecque, la beauté doit être naturelle et subtile comme le démontre Aphrodite, déesse de la beauté blonde au teint pâle. Les femmes fortunées sont invitées à se farder le visage avec du blanc de céruse.
En France à la fin du Moyen-Âge, le maquillage était interdit par l’Église chrétienne. C’est à partir du XVIe siècle que les nobles et les bourgeois recommencent à se poudrer le visage. D’ailleurs, c’est à cette époque-là que le mot « maquillage » apparaît, mais il est péjoratif, car il signifie tromper, dissimuler et masquer. Toutefois, les aristocrates n’hésitent pas à s’en servir pour séduire la cour afin d’appartenir à une meilleure classe sociale. C’est à la fin du XIXe siècle que le maquillage se démocratise totalement pour être utilisé comme exhausteur de beauté.
Le maquillage dans l’Égypte ancienne est à l’origine de la beauté physique. Prendre soin de sa peau remonte donc à l’antiquité. Les Égyptiens possédaient un talent incroyable pour la conception de produits issus de la nature. Aujourd’hui, nous revenons aux bases de la fabrication artisanale et naturelle.