Vivre en harmonie : la quête de la sophrologie
Depuis ses origines dans les années 60, la sophrologie cherche à soigner notre esprit en passant par le corps. Adaptée pour traiter le stress de nos vies modernes, elle va plus loin et fournit des outils à ceux qui veulent mieux s’écouter et s’exprimer.
Comment agir sur sa conscience ? C’est ce qui anime Alfonso Caycedo lorsqu’il part à la découverte de pratiques ancestrales de relaxation. Pour ce neuropsychiatre colombien formé à l’hypnose, il doit exister d’autres manières de soigner ses patients qu’en ayant recours aux électrochocs et aux injections d’insuline. Il se met en quête d’une alternative thérapeutique et fonde en 1960 la sophrologie : « l’étude de l’harmonie de l’esprit ». Plus sérieuse en apparence que l’hypnose dont elle s’inspire, cette approche emprunte à des influences variées et son ambition dépasse le cadre clinique (elle ne traite d’ailleurs pas les pathologies), ce qui lui vaudra d’être cataloguée comme « New Age » par une partie de la communauté scientifique dès les années 70… Elle est le fruit des explorations menées par Alfonso lorsqu’il se rend en Asie pour découvrir le yoga, la méditation bouddhiste et le zen japonais. Muni d’un encéphalogramme, il tente d’analyser ce qui se produit dans les cerveaux des méditants, fasciné par leur capacité à atteindre un état « d’hyperconscience », en parfaite harmonie avec soi-même et son environnement. De retour en Europe, il transpose dans la sophrologie les enseignements de la sagesse orientale. À travers des exercices de détente physique proches du yoga, Alfonso développe une méthode pour apaiser et éveiller sa conscience, afin de se détacher d’emprises néfastes (addictions, stress, traumatismes).
« Le constat initial est que nous avons perdu la capacité à penser nos corps et nos consciences liés dans un tout », explique Juliette Bosramier, sophrologue et hypnothérapeute depuis 2013 à Paris.
Ce qui semble évident ailleurs l’est beaucoup moins ici, où nous nous sommes forgé l’idée que le mental règne sur tout le reste. « Nous faisons une très mauvaise utilisation de notre corps, qui est souvent perçu comme un ennemi. Mais le corps n’agit pas contre nous, ajoute Juliette. Au contraire, il nous parle et nous refusons de l’écouter. » La sophrologie aide donc à en prendre conscience et à recréer un lien positif entre la psychée et le physique. Il en va de notre santé, car le stress de nos vies, saturées d’écrans et de sollicitations, ne nous permet pas de temps de pause, dont notre cerveau a pourtant besoin.
Juliette Bosramier
Pourtant, notre bien-être nous préoccupe énormément, bien plus que les générations passées. Sommes-nous à notre place, sur la bonne voie ? Cette soif d’épanouissement et de performance individuelle peut paradoxalement devenir une angoisse, lorsqu’elle s’ajoute aux pressions sociales et familiales. Quand le mental prend le pas sur le corps, que l’émotionnel « déborde », c’est souvent le signe d’une dysharmonie entre le corps et l’esprit.
Pour mieux gérer nos émotions, la sophrologie privilégie l’exploration de nos sensations. Comment ? Une séance typique s’articule en trois temps : la respiration, la relaxation dynamique et la visualisation. Les deux premiers permettent d’évacuer les tensions. On apprend à respirer autrement, à détendre ses muscles engourdis. Puis on prend conscience de son corps, chaque partie après l’autre, selon le principe des chakras indiens. La visualisation nous place dans un état de conscience modifié, « le niveau sophroliminal », entre la veille et le sommeil. Notre rythme cardiaque ralentit, notre corps est en pause et notre esprit relaxé : le travail sophrologique peut alors s’exercer dans les meilleures conditions. Se projeter dans l’avenir, réparer un traumatisme passé ou résoudre un conflit présent, les applications sont nombreuses et s’adaptent au vécu de chacun.
L’accompagnement thérapeutique de la sophrologie est court, de trois à quatre séances pour mieux gérer son stress par exemple. Il est aussi très responsabilisant : chaque exercice est à reproduire chez soi, en autonomie. Une manière rassurante d’agir en cas de crise ou au quotidien pour des bienfaits sur le long terme. Son impact aussi s’inscrit dans la durée : certains patients changent radicalement de vie à la suite de leur thérapie. Connectés à leurs corps, en adéquation avec leurs désirs, ils sont prêts à dévier de leurs trajectoires professionnelles ou intimes pour vivre en harmonie avec eux-mêmes.
Pour en apprendre d’avantage, rendez-vous sur le compte Instagram de Juliette Bosramier : @sophrologiehypnoseparis et découvrez votre nouveau rendez-vous mensuel avec Juliette juste ici.