« Tu ne fais pas ton âge », « Tu as bonne mine »… Quand les compliments stigmatisent les femmes 

Ces phrases s’apparentent à des compliments et vous les avez sûrement déjà reçues ou employées à une personne de votre entourage. Elles ne sont certainement pas malveillantes, mais peuvent avoir des effets stigmatisants en particulier pour la gent féminine.

« Tu es aussi belle qu’à tes 20 ans », « on pourrait te donner dix ans de moins », « ta peau est tellement lisse ! »

Ces « louanges » sous-entendent que paraître plus jeune est la seule solution pour rester en beauté ! Tout comme l’expression « tu as bonne mine », conduisant les femmes à la pression constante de paraître à tout prix reposée et éclatante, sans jamais laisser transparaître une quelconque fatigue.   

L’idée de paraître jeune et radieuse est donc devenue une obsession. Une quête pour celles dont le temps passe bien trop vite dans une société qui idolâtre la jeunesse.

« Quand on est jeune, on nous demande rarement notre âge. Plus on en prend, plus on nous le demande et moins on a envie de le donner, soutient Colombe, 76 ans. En général, je ne donne pas le mien car la plupart des gens ont tendance à classer les femmes dans des cases et à les comparer entre elles. »

La tournure « tu ne fais pas ton âge » se transforme alors en une locution recherchée, excluant toute envie de vieillir et de l’assumer. L’âge devient un critère de jugement, et lutter contre les signes du vieillissement s’érige presque comme une évidence.

« Je tiens à ne pas paraître plus vieille que je ne le suis et à garder le cap !, pose Angèle, 54 ans. Il m’arrive d’ailleurs souvent de me comparer à d’autres femmes de mon âge et de me trouver plus en forme qu’elles. »  

Vers un mirage… 

Si pour certaines « garder le cap » signifie prendre soin de soi dans sa globalité, pour d’autres, régimes stricts, routines de soins coûteux et interventions chirurgicales s’imposent ! Le botox dissimule les rides, et le sport intensif fait oublier les quelques kilos de l’âge passant.

Cette quête de la jeunesse éternelle – promue par les réseaux sociaux, les publicités et les médias – est encouragée par l’envie d’afficher un visage lisse, un corps sculpté et une mine plus que jamais resplendissante. Mais pour celles qui suivent cette voie, chaque jour est une bataille contre le temps.

Elles luttent pour effacer ses traces et se conformer à une image ne reflétant ni leur diversité, ni leur individualité. Leur valeur semble alors se mesurer par la perfection de leur apparence où le message serait le suivant : pour être aimée, respectée et vue, une femme doit être jeune et belle selon des critères prédéfinis par un système qui exploite ses insécurités et ses peurs. Cette quête de perfection est en réalité un mirage.

Les filtres, les retouches et autres artifices rendent encore plus difficile l’acceptation de soi. Les femmes se retrouvent piégées dans ce paradoxe : être soi-même ne suffit plus, mais tenter de ressembler à ces modèles inaccessibles est épuisant et aliénant.  

Ou un revirement 

« Lorsque je dis mon âge, on me dit souvent que je ne fais pas mes 81 ans, confie Michelle. Je préfère qu’on me dise que j’ai l’air plus jeune plutôt que de paraître en avoir 90 ! Mais reste que les gens accordent beaucoup d’importance au nombre de rides que tu peux avoir sur le visage… »

Pourtant, les signes du temps racontent une vie pleine d’expériences. Les rides n’apparaissent non pas comme des imperfections à cacher, mais comme des symboles de sagesse et de vécu. Les quelques kilos en plus reflètent un corps qui a traversé les années avec force et résilience.

Au lieu de s’engager dans des pratiques drastiques pour conserver une image de jeunesse, certaines cultivent leur bien-être intérieur, leur équilibre mental, et leur épanouissement personnel. Il s’agit de rester fidèle à soi-même, de s’accepter pleinement et de vivre chaque étape de la vie plus sereinement. Dans cette perspective, le temps qui passe devient un allié plutôt qu’un ennemi, et l’âge, une source de fierté plutôt qu’une menace.  

Alors, changer ces phrases toutes faites, souvent héritées de conventions sociales, pourraient valoriser peu à peu plus justement les femmes. Par exemple, en remplaçant les flatteries basées sur l’âge par des compliments sur leur simple beauté, ou plus largement sur leurs accomplissements, leur expérience et leur force.

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