Les Beaux gestes pour la planète – Ch 2 : L’Air Intérieur
Il y a de grandes chances que, si vous me lisez sur Beauty Therapy, vous connaissiez déjà la parabole du colibri. En substance, elle met en avant deux notions qui vous sont également familières : l’importance fondamentale des petits pas et du « faire sa part ». Face au gigantesque défit du changement climatique, on doit tous s’engager pour faire mieux, moins, plus, différemment (vous répartirez intelligemment selon les cas). Je vous propose de réunir dans une petite série « Les beaux gestes pour la planète » toutes les petites actions à notre portée, qui ne demandent un investissement financier conséquent, ni effort très important, simplement un peu plus de conscience et l’envie – ou au moins l’acceptation- de changer certaines de nos habitudes.
Chapitre 2 : L’Air Intérieur
Encore plus que l’eau, l’air est indispensable à la vie. Vous avez certainement joué enfant à « celui qui se retient le plus longtemps » et si vous faites du kundalini yoga vous devez également retenir votre respiration à la fin de certains Kryas. Mais il est probable que vous n’ayez pas dépassé les 1 mn. Quand on ne respire pas, on prive notre cerveau d’oxygène, or si son poids ne représente que 5% de votre corps, il consomme 20% de la quantité d’oxygène nécessaire au corps ! On fixe la limite de l’apnée à 3 mn sans lésions cérébrales et à 4 ou 6 mn, mais avec des dégâts… À moins d’être aussi calé que le français Stéphane Mifsud, champion du monde d’apnée statique avec une durée de 11 minutes 35 secondes, en Juin 2009.
Alors, que pouvons-nous faire pour améliorer cet air dont nous inhalons 12 000 litres par jour et dont nous ne pouvons pas nous passer plus de quelques minutes ?
A l’intérieur
Vous le savez sans doute déjà, et aussi surprenant qu’il y paraisse : l’air de nos maisons est bien souvent plus pollué que l’air extérieur, en moyenne 8 fois plus ! Et il existe plus de 500 polluants toxiques dans l’air intérieur dont plusieurs sont cancérigènes ! On classe ces polluants de l’air selon 3 catégories : les polluants physiques (radon, humidité, amiante, …), les polluants biologiques (acariens, moisissures, poils d’animaux, …) et les polluants chimiques (formaldéhyde, benzène, toluène, CO2, acroléine, …). Heureusement, on peut agir et, en cumulant plusieurs actions, y remédier au moins en partie.
1. Aérez !
La plus simple et la plus importante des mesures car elle agit sur plusieurs facteurs. Elle permet de renouveler l’air et donc de disperser les molécules des produits d’entretien ou ceux générés par la peinture de vos murs, la colle du parquet ou l’agglo de vos meubles, mais elle lutte également contre l’humidité et les acariens ! Ouvrez les fenêtres 10 mn et deux fois par jour et systématiquement après avoir fait le ménage. Et ça, même si vos fenêtres donnent sur un boulevard très circulant. C’est le minimum en temps « normal » … et encore plus recommandé en ces temps de pandémie.
2. Pour le ménage pensez écologique
On pense bien faire : nettoyer, débarrasser la maison des poussières, acariens, germes, etc… et on fait pire ! Les produits de nettoyage émettent des substances polluantes et nuisent à la qualité de l’air de votre maison (et à votre peau également). Choisissez des produits labellisés Ecocert, ou « Air Intérieur Contrôlé », un label International dont la certification des produits est basée sur plus de 119 normes et réglementations internationales et est reconnue dans le monde entier.
3. Installez un système de ventilation
On vous encourage à bien isoler votre maison pour faire des économies d’énergie, mais il faut néanmoins que l’air circule ! Alors, selon les cas, il peut être judicieux d’ajouter une VMC pour brasser et amplifier la ventilation naturelle. Deux pièces au moins méritent une attention particulière : la salle de bain, malheureusement souvent dépourvue de fenêtre et donc sujette à l’humidité, et la cuisine parce que cuisiner émet de nombreux polluants (monoxyde d’azote, dioxyde d’azote, …).
4. Gardez vos meubles à l’œil
Si vous passez vos week-end chez les antiquaires vous ne serez probablement pas concernés mais si votre truc c’est le vintage danois ou Ikea, regardez-y d’un peu plus près : les meubles émettent des substances polluantes tout au long de leur vie, notamment du formaldéhyde (cancérigène avéré chez l’homme d’après le CIRC – Centre International de Recherche sur le Cancer) en raison des colles utilisées lors de leur fabrication. Certaines marques garantissent maintenant l’innocuité de leur fabrication, comme pour la mode, il faut maintenant regarder attentivement les étiquettes et souvent se renseigner avant d’acheter !
5. Pas trop sec, pas trop humide !
Un air trop sec est désagréable, desséchant pour la peau et les muqueuses. On peut facilement y remédier en accrochant des humidificateurs aux radiateurs ou en s’offrant la version luxe, type Dyson. Toutefois le taux d’humidité à l’intérieur de la maison doit se situer entre 40 et 70%. Trop élevé, vous transformez votre intérieur en couveuse à bactéries et acariens. Si vos murs sont humides, il faut les traiter : trouver la fuite ou l’infiltration, réparer, repeindre… mais il s’agit parfois simplement de ranger toutes ces choses empilées les unes sur les autres qui finissent par créer des poches d’humidité. Là encore, aérer est une bonne façon de palier au problème.
6. Choisissez des peintures inertes
Les peintures ont deux phases d’émissions. Une phase à court terme, lors de l’application, et une phase à long terme car, une fois posée, elle continue d’émettre des substances polluantes ad vitam aeternam ! Là encore, des labels existent qui vous garantissent leur innocuité. C’est bien sûr un peu plus cher à l’achat mais votre santé le mérite bien !
7. Évitez tout ce qui fume et parfume
Oui je sais, vous me regardez de travers ! Et pourtant, la plupart du temps tout ce qui est supposé parfumer la maison risque d’être nocif pour vos bronches. Je ne parle même pas de ces affreux spray « chimiques », que je suis certaine, vous n’utilisez pas. Mais la plupart des bougies, les encens, les « pots-pourris » ne sont pas très respectueux de votre santé. Les fumées libérées s’accumulent dans les textiles et sont ensuite relarguées au fil du temps. Alors les bougies : de temps en temps seulement. Et si vous aimez respirer un parfum, pensez aux fleurs ou aux nébulisateurs d’huiles essentielles (je rappelle que ce dernier est thérapeutique et qu’il faut donc s’en servir avec parcimonie !). Enfin, ai-je besoin de rappeler que les fumeurs doivent se mettre à la fenêtre ?
Le mois prochain nous nous intéresserons à l’air extérieur !